L’entretien différencié, qu’est-ce que c’est ?

La notion « d’entretien différencié », qui prend ses origines en Europe du Nord dans les années 80, intègre à la fois les principes traditionnels de l’entretien horticole et les principes, plus récents, de l’entretien écologique.

  • L’entretien horticole : « L’homme plie la nature à sa volonté en l’obligeant à conserver des plantes « exotiques » par rapport au milieu d’origine ». L’entretien horticole correspond à l’ensemble des soins nécessaires au développement de végétaux choisis en fonction de leur intérêt esthétique ou de leur rendement. Les soins appliqués sont d’autant plus nombreux et contraignants que le milieu de culture sera plus éloigné des besoins réels des plantes considérées.
  • L’entretien écologique, par opposition, propose de respecter les règles et cycles de la nature. La flore et la faune indigènes et diversifiées des espaces verts s’inscrivent dans une entité écologique. L’homme n’intervient que pour guider et accompagner l’évolution naturelle d’un espace dans un but esthétique ou fonctionnel. Chaque intervention est pensée par rapport à son impact à long terme sur l’environnement.
  • L’entretien différencié consiste à ne plus considérer les « espaces verts d’une ville » comme un tout à entretenir de manière standardisée, mais comme un ensemble d’espaces individuels ayant chacun sa vocation, son esthétique, sa fréquentation et en conséquence des moyens humains et matériels correspondants. Une utilisation ciblée de ces deux méthodes (horticole et écologique) permet d’élargir et de nuancer considérablement la palette d’ambiances dans les espaces verts de la ville.


Issu de : Réseau écologique urbain, guide de recommandations "Pourquoi et comment inviter la nature dans la ville". Dessin: Ambroise Héritier

Et à Lausanne ?

Le projet d’entretien différencié des espaces verts a été développé par le bureau du service des parcs et promenades (SPP) de la Ville de Lausanne et introduit dès 1992 avec le mot d’ordre suivant : « Entretenir autant que nécessaire mais aussi peu que possible » et en appliquant trois principes :

  • Écologique, afin d’intégrer les principes d’un comportement plus respectueux de l’environnement.
  • Économique, pour faire face aux restrictions budgétaires accompagnées d’une diminution du personnel.
  • Esthétique, pour débanaliser les espaces verts stérilisés par un entretien standardisé, selon le principe de « propre en ordre » des années 60-80.


Issu de : Réseau écologique urbain, guide de recommandations "Pourquoi et comment inviter la nature dans la ville". Dessin: Ambroise Héritier

Qu’en est-il maintenant ?

Après trois décennies de pratique d’entretien différencié à Lausanne, la nature a pris progressivement une place perceptible dans la ville. Cette pratique a permis de :

  • Retrouver des prairies fleuries dans de nombreux espaces verts de la ville ou sur les bermes routières.
  • Favoriser la régénération de la végétation indigène et des sous-bois.
  • Renoncer à l’usage d’herbicides et réduire la consommation d’engrais et de produits phytosanitaires.
  • Privilégier les revêtements perméables.